mardi 22 mai 2012

[Jour 9] L'argent et le cerisier sur le chemin des philosophes

Pour notre deuxième jour à Kyoto, nous choisissons de prendre un pass de bus à la journée (500 yens seulement si ma mémoire est bonne). Direction le Ginkakuji, ou pavillon d'argent, très célèbre pour avoir voulu rivaliser avec le Kinkakuji (temple d'or) et qui n'a... jamais été terminé ! En effet, en dépit de son nom, il n'a jamais été recouvert d'argent. Désormais, tandis que le Kinkakuji est symbole de la richesse du Japon, le Ginkakuji s'est fait le parangon d'un raffinement japonais somme toute simple mais d'une élégance indéniable. Jugez plutôt :









La simplicité discrète de son raffinement, le calme et la beauté de la nature font tout le charme de ce temple bouddhiste. Nous avons même vu des biches dans le bois attenant ! (mais pas de photos, elles étaient trop loin).

Après la visite du temple, nous décidons de nous promener le long du Chemin des Philosophes. La ballade entre ville et colinne vous mènera au sud-est de Kyoto. Comptez une demi-heure de marche à un rythme normal. Très beau, le long d'un fin canal, sous les cerisiers en fleur...



Avec quelques surprises le long du chemin, telle cette famille d'oursons pêcheurs :


Le chemin est également longé par de nombreux temples, mais alors il faut vouloir les trouver ! Parce qu'ils sont indiqués au premier embranchement, mais ensuite, vous crapahutez dans la colline en vous fiant à votre seul instinct. Et connaissant notre sens de l'orientation désormais LÉGENDAIRE à travers la blogosphère (si si, ne déniez pas, vous pouvez vous moquer de nous, c'est même fait exprès ^^), nous avons fini par demander notre chemin. Et là, une fois encore, ce fut une rencontre incroyable et enrichissante d'un point de vue humain.

Un gentil grand-père nous a emmené au temple Honnen-In, que nous ne trouvions pas. Je voulais y aller pour, notamment, me rendre sur la tombe de Tanizaki Junichiro, l'auteur de L'éloge de l'ombre (un essai sur l'architecture japonaise, qui est fabuleux, et qu'il faut lire, d'autant plus qu'il a été réédité à petit prix !). Peu de touristes savent que sa tombe se trouve là-bas. Il n'y a pas grand chose à voir, mais c'était une sorte de pèlerinage personnel. Je suis une grande amoureuse des lettres et ce fut assez émouvant que de me trouver là :


Notre gentil grand-père dépose de l'encens sur une tombe, nous montre les gestes rituels, puis nous rebroussons chemin. Tandis que nous parlons (et nous comprenons mutuellement, malgré son accent du Kansai et mon japonais hésitant XD), il nous explique que le réalisateur Akira Kurosawa a tourné de nombreux films dans ce temple même et dans les environs. S'en suit une démonstration épique et inoubliable où ce gentil monsieur, qui ne manquait pas d'humour, nous mime la charge des samouraïs !!

 

Merci pour ces inoubliables souvenirs :)
Ah, et, euh, le temple est très joli sinon hein :


Il est bientôt midi, et nous devons retourner en ville. Au moment de se séparer, là encore, notre gentil guide d'une heure nous propose de nous emmener en voiture. Nous refusons aimablement avant de reprendre le bus, direction le quartier de Gion, réputé pour ses Geisha ! Nous en avons vu quelques unes : des fausses et des vraies. Il faut savoir qu'il y a surtout des maiko à Gion, que les Geisha sont de plus en plus rares, qu'elles sortent rarement dans la rue, et qu'il est donc rare d'en croiser. Surtout de jour en plein quartier commerçant. Nous en avons entraperçu une en taxi, qui devait être une vraie, et quelques unes dans la rue, qui devaient être des touristes déguisées pour l'occasion et le plaisir de se faire prendre en photo. Vrai ou faux, en tout cas, c'était très joli :



De l'entrée du grand sanctuaire Yasaka, Gion ressemble à ça :


Pour retrouver un peu de l'ambiance du roman et/ou du film de Mémoires d'une geisha, il faut se rendre dans les petites rues, s'y perdre, et s'y retrouver... maisons à l'ancienne et rues étroites, un bonheur en ballade ! Pas de photos malheureusement, car ma batterie m'a lâchée en fin d'après-midi. Mais pour l'anecdote, à ce moment-là, nous sommes tombées sur un temple de l'amour, avec une pierre à travers laquelle il faut passer soit pour briser un couple, soit pour attirer l'amour. Et, trois cents mètres plus loin... un love hotel ! Ah ils sont rapides ces japonais ^^

Mais avant ce détour par les petites rues de Gion et le lâche abandon de ma batterie d'appareil photo, nous avons visité le Yasaka Jinja, qui est donc un sanctuaire shintô. Très beau. Je vais laisser parler les images :









Et, si vous poursuivez plus haut, vous aurez l'occasion de découvrir le parc de Maruyama, magnifique avec ses cerisiers d'un rose éclatant, ses hérons, ses mares, ses belles compositions toutes en nuances de vert... Malheureusement, c'est juste là que mon appareil a lâché. Je n'ai donc que ces deux photos à vous offrir (on y voit d'ailleurs la taille impressionnante des corbeaux !)

Voilà voilà...
Pour finir cette entrée sur une note rigolote, voici la preuve que demandait Nyna. Oui, on avait bel et bien la TV dans la douche. Regarde ^^


A très vite pour le récit de notre dernier jour à Kyoto, plus court à cause d'un coup de barre général (et de certains partiels de grammaire et de kanji, avec des maru ume, à réviser pour la rentrée de Pâques... eh oui, il fallait bien bosser un peu ^^).

3 commentaires: